Concepts

Cette partie tente d'apporter des définitions et de préciser certains concepts à la base des hypertextes et des hypermédias. On y trouve les sections suivantes:

Passés les éléments qui nourissent l'histoire, il nous reste les concepts à la base de ce que nous appelons aujourd'hui, tantôt hypertexte, tantôt hypermédia. Établissons dès le départ que l'un et l'autre participent de la même idée permettant la naviguation dans des structures d'informations et que ce qui distinguera vraiment l'hypermédia de l'hypertexte sera sa capacité de servir des médias différents et principalement, le son, les images et les images animées. Aujourd'hui, l'un et l'autre se confondent mais au départ, principalement à cause de la technologie et de la puissance des ordinateurs, on ne parlait que d'hypertexte.


Définitions

Parmi les éléments caractéristiques de l'hyperdocument, qu'il soit hypertexte ou hypermédia n'y change rien, se trouvent trois termes essentiels :

Ces éléments sont intégrés dans une structure de l'information qui est elle aussi caractéristique en ce que contrairement au texte standard, qui défile de façon linéaire du début à la fin, ici l'information se trouve fragmentée, présentée en segments d'informations lesquels constituent les noeuds. Les ancres, de l'anglais Anchor agissent comme des boutons, attachés au document d'origine et permettant d'atteindre le noeud visé. Le noeud (NODE) contient le segment d'information visé alors que le lien (LINK) est le chemin unissant noeud et ancre. Dans la structure de l'hyperdocument, tout noeud peut contenir lui aussi de nouvelles ancres permettant d'établir à leur tour des liens vers d'autres noeuds.

Peuvent servir d'ancre, principalement deux types de données, des mots ou groupes de mots ou des illustrations, souvent du type icône servant de boutons, métaphore des boutons véritables permettant sur divers appareils technologiques de réaliser des fonctions diverses.


Structure de l'information

Dans ce contexte, les liens unissant les diverses bribes d'information entre elles crééeront rapidement divers types de réseaux parmi lesquels trois types sont caractéristiques: le réseau hiérarchique, le réseau global, le réseau linéaire. De plus, toutes les combinaisons de réseaux sont possibles.


Un réseau de type linéaire exprime un passage obligé d'un lien à l'autre de façon séquentielle. Impossible ici, partant de 1, de se rendre en 4 sans passer par 2 et 3.


Un réseau de liens hiérarchiques ne permet que le passage de noeuds de même famille. Il ne permet pas le passage entre liens non apparentés: Impossible d'accéder, à partir du noeud 4, le noeud 5, sans remonter d'abord par le noeud 2.


Le réseau global permet l'accès à tous les noeuds. Une telle situation n'est pas toujours désirable car elle a pour effet de supprimer toute hiérarchie à l'information, nivelant et rendant difficile le rappel.

Dans les bases de données traditionnelles, l'information est toujours livrée de façon hiérarchique et il est difficile, voire impossible de créer des liens signifiants entre des champs d'information non apparentés.

Les hypermédia cherchaient à intervenir sur ce plan avec une approche nouvelle, basée sur la création de liens signifiants entre les données organisées de façon organique, non-séquentielle. L'ensemble du procédé s'inspire de l'approche "associationniste" (Bourne et Restle, 1959) où une bribe d'information donnée est liée (associée) à une autre. Les liens entre les donnnées peuvent ainsi apparaître à différents niveaux et ne pas tenir compte d'une organisation héirarchique des informations.


Opération

On appelle navigation, le procédé d'exploration des données contenues dans ces bases de données. Le terme dérive de l'anglais browsing, en français, l'emploi du terme naviguer fait surgir la notion de voyage... et l'on installera de plus la distinction entre la navigation avec but précis et la navigation sans but.

En effet l'analogie avec le voyage était grande puisque les déplacem,ents étaient non-séquentiels (et par là même imprévisibles) et que l'utilisateur était continuellement confronté à des choix de pistes à prendre. Il arrivait souvent qu'ou lui donne un plan, une carte des différents déplacements et directions accessibles. C'est qu'on avait reconnu la possibilité de se perdre dans de tels voyages, d'en arriver à oublier ce que l'on cherchait, ou à ne plus pouvoir retrouver le chemin du retour. On parla alors de se "perdre dans l'Hyperespace" (to be lost in HyperSpace, Edwards et Hardman, 1989) et de vision en tunnel.

Ce sont là les critiques les plus importants qu'on formule encore aujourd'hui à l'égard des hypermédia: le danger de perdre de vue son objectif, et les limites de la vision en tunnel. Cette vision en tunnel est associée au fait qu'on ne voit toujours qu'une partie de l'information (une carte à la fois) et qu'il est, par là même, difficile d'avoir des vues d'ensemble de la situation. À ces différents problèmes, des solutions ont été apportées. On a d'abord créé des plans de l'ensemble de la base de données et des parcours possibles (sur une seule carte) et multiplié les iens avec ces plans. Plus de boutons donnant accès aux plans d'ensemble. On a aussi reconnu des règles de développement tentant de limiter le nombre de sous-niveaux. Les recherches () reconnaissent la difficulté pour la mémoire, de retenir au-delà d'un certain nombre d'éléments composant une collection et le chiffre magique plus ou moins 7 tend ici à être établi comme une quantité au-delà de laquelle il est facile de perdre la trace. Ainsi, s'il était toujours possible de se perdre, il était plus facile de retrouver le plan expposant l'ensemble des parcours et la position de l'explorateur (de nombreux édifices publics aux couloirs innombrables offrent de tels plans de localisation). La vision en tunnel se trouvait momentanément brisée, remplacée par une carte offrant une vue de l'ensemble.

Les termes hypertextes et hypermédia sont à peu près synonymes. Hypertexte est apparun le premier parce qu'il était lors inconcevable d'envisager afficher à l'ordinateur autre chose que du texte. Par la suite, avec la porribilité d'intégrer des informations de nature diverses, le concept s'est élargi et a mieux répondu au vocable d'hypermédia. Dans la pratique, les deux termes s'emploient souvent de façon indiférente et il est possible de définir le dernier comme étant de l'hypertexte auquel s'ajoute du son, de la musique, des images (fixes et animées).

Dans sa forme, l'hypermédia se caractérise par l'utilisation de boutons (ou de mots marqués) qui marquent à la fois et permettent l'accès à de nouvelles définitions, de nouvelles bribes d'information à cause des liens qui les unissent. C'est ainsi qu'une page de texte peut, tout en offrant un aperçu global d'une situation, permettre pour des mots assighés, une pénétration, un développement en profonteur du même texte par un ajout d'information. Le texte peut donc être lu à divers niveaux de densité d'information. Au texte peut aussi se greffer des images, des images animées ou des sons selon le type d'information requis et disponible dans le contexte.

L'établissement de ces boutons et des liens qui les unissent aux bribes d'information ne se font pas seuls et tout produit de nature hypertexte a d'abord dû être pensé, expérimenté, corrigé repensé... c'est un processus de raffinement qui commence d'abord avec le choix du sujet, le choix des différents média en rapport avec l'information à transmettre (texte, son, images...). Puis vient le choix des liens et du genre de liens à créer avec les différentes bribes d'information. Tout ce travail se trouve grandement justifié par l'approche unique de l'information que le résultat final permet. L'utilisateur peut ainsi décider de l'information qu'il veut acquérir au moment qui lui convient.


Effets liés à l'utilisation

La lecture "verticale" qu'appelle la navigation dans les bases de donées hypertextes aura des effets sur la compréhension et les stratégies de récupération de l'information. Les premiers effets que notèrent les chercheurs furent la possibilité de se "perdre dans l'"hyperespace". (to get lost in hyperspace). Ce phénomène se produit lorsque les points de références sont perdus, lorsque nous ne savons plus où nous nous trouvons dans la base de données. Cet effet est corrigé par une identification de la structure du contenu permettant de donner des points de repères à la manière des cartes dans les endroits publics permettant au visiteur de se situer (vous vous trouvez ici...) Ces cartes seront aussi appelées réseaugraphies ou map...

On parle aussi de la vision en tunnel. Ce terme est employé pour désigner une situation où l'on ne voit que devant soi sans repérage possible quant à l'ensemble du réseau exploré.

Le chemin parcouru lors de la navigation est souvent comparée à un réseau de sentiers ou de pistes. Certains hypertextes proposeront parfois au navigateur un tour guidé permettant l'accès aux liens décidés par l'auteur dans l'ordre voulu par celui-ci.

Il ne faudrait pas taire non plus les effets de suralimentation que peut ressentir le navigateur à traverser des masses d'informations. Cet effet est appelé la surcharge cognitive au terme de la quelle celui qui navigue n'est plus disponible à l'acquisition de nouvelles données.