Un peu d'histoire


Cette page présente les principaux événements conduisant à l'apparition de l'interface utilisateur graphique.
  • Premiers pas
  • XEROX
  • Le Macintosh
  • Windows: des fenêtres

  • Premiers pas

    L'histoire de la naissance des ordinateurs nous apprend en effet que les premiers ordinateurs étaient des monstres destinés principalement aux informaticiens.(Voir à ce sujet: de l'abaque à l'ENIAC). L'interface ici utilisée était des plus sommaire, des cables avec des tableaux de branchement d'abord puis des cartes perforées, puis des rubans magnétiques et quelques boutons à presser… Dans l'esprit du temps c'était là tout ce qui était nécessaire puisque ces machines étaient destinées aux informaticiens, des spécialistes, qui savaient comment les utiliser et en tirer ce qu'ils avaient besoin: des calculs.

    Preece, Rogers et al. (1994) rappellent que les premiers ordinateurs, dans les années 50, étaient volumineux et coûteux, qu'ils étaient réservés à des techniciens spécialisés, les informaticiens, les chercheurs, les scientifiques, familiers avec l'utilisation des cartes perforées et de la programmation et que l'on savait très peu de choses sur comment les rendre plus faciles à utiliser. (Ce qui n'était d'ailleurs pas le but recherché...).

    Les premières interfaces utilisateurs caractérisant les micro-ordinateurs reposaient sur un mode de commande par ligne. L'utilisateur devait entrer ligne par ligne les diverses commandes qu'il voulait voir exécutées par l'ordinateur. Le DOS est un exemple d'interface utilisant ce type d'interaction. Pour démarrer un programme, il fallait taper au clavier la commande voulue (par exemple run) suivie du nom du fichier (le programme désiré) et terminer par un caractère (retour de chariot), signifiant à l'ordinateur que la ligne (et la commande) était complète et qu'elle pouvait être exécutée. Ce mode d'interaction se soucie peu de l'utilisateur qui doit se rappeler les diverses commandes reconnues par l'ordinateur ce qui pouvait représenter une charge mnémonique importante pour celui-ci (Preece, Rogers et al. 1994). On dira de ce modèle d'interaction qu'il est basé sur la machine.

    commande par ligne
    Interface à commandes par lignes
    L'apparition des micro-ordinateurs répond à d'autres besoins et à une vision alors jugée empreinte d'idéalisme, celle de faire de ces outils des outils publics, permettant à chacun de les utiliser selon des besoins spécifiques, dans des tâches aussi diverses que le traitement de texte, les bases de données, le dessin, la musique, etc. Les travaux des chercheurs et les résultats des recherches sur l'interface trouvèrent ici un écho permettant de confirmer l'importance d'une congruence entre les divers éléments d'un système et de fonctions clairement identifiées.

    Au cours de l'explosion technologique des années 70, la notion d'interface utilisateur, à ce moment appelée Interface Homme Machine, devint particulièrement intéressante autant pour les chercheurs que pour les développeurs de systèmes informatiques. L'interface fut alors décrite comme comprenant

    1. tous les aspects avec lesquels l'utilisateur entre en contact (Moran, 1981),
    2. les directives données à la machine,
    3. un protocole d'interaction (Chi, 1985 in Preece 1994).


    le PARC de Xerox

    Les premières recherches décrivant un tel système d'interface viennent du centre de recherche Xerox de Palo Alto (1970). Le premier prototype se nommait Dynabook et les recherches étaient sous la direction de Alan Kay. L'intention originale était de développer un ordinateur personnel de la taille d'un livre comprenant un écran haute résolution couleur et un lien radio avec un ordinateur central ou réseau mondial qui pourrait assumer les tâches de secrétariat, distribution de messages (courrier), centre de références (bibliothèques), standard téléphonique et centre d'amusement.

    Ces idées tenaient davantage de la vision, mais une vision qui aura une influence sur le design de systèmes informatisés. C'est vers la fin des années 70 que ce même groupe de recherche développera un poste de travail individuel appelé Star. De taille un peu plus importante que le livre, il tenait toutefois sur le dessus d'un bureau. Cet appareil bien que ne possédant pas le pouvoir souhaité pour le Dynabook était pour l'époque d'une puissance importante. Le Star était conçu pour être opéré par une seule personne éliminant par le fait même les problèmes liés au temps partagé, à l'utilisation des temps de réponse des terminaux etc.

    Le système comprenait un large écran haute résolution, capable de représentations imagées de grande qualité. De nouvelles interactions, jamais auparavant envisagées pour un système informatique devinrent accessibles. Une souris rendait possible le pointage d'options sur un menu affiché sur l'écran plutôt que l'utilisation de commandes tapées au clavier. Le déplacement de la souris sur une surface plate déplaçait le pointeur sur l'écran. Dans les dernières versions de ce système apparurent à l'écran des icônes pour représenter des objets et des fonctions. Ces icônes pouvaient être déplacées sur la surface de l'écran, sélectionnées et manipulées avec le pointeur de la souris.

    L'invention des fenêtres (windows) ainsi que de la souris et de l'hypertexte, est généralement attribuée à Doug Englebart, dans le cours des recherches qu'il menait dans les années 60 au Stanford Research Institute (Englebard, 1988; Shneiderman, 1992). Des fenêtres capables de chevauchement et de déplacement facile apparurent d'abord dans l'environnement SmallTalk (Shneiderman, 1992), développé par Alan Kay et son équipe au Xerox PARC dans les années 70 comme faisant partie du projet du Dynabook.


    Le Macintosh

    Tous les éléments étaient présents pour la naissance d'un nouveau type d'interaction mais Xerox ne mettait pas beaucoup d'intérêt à commercialiser ces éléments et c'est la compagnie Apple, récemment fondée par Steve Jobs et Steve Wozniak qui en exploiteront réellement la découverte. Leur premier produit appelé Lisa, au début des années 80, sera rapidement éclipsé par le Macintosh, plus compact et plus puissant. Le succès retentissant de cette opération fit en sorte qu'à la fin des années 80, tous les nouveaux systèmes d'interfaces graphiques sont basés sur un design d'interface du style Star-Macintosh. l'importance des graphiques et des métaphores graphiques s'est poursuivi dans les années 90 et les interfaces utilisateurs graphiques (GUI) semblent aujourd'hui implantées pour rester.

    Bien que Xerox en reçoive généralement les crédits, la plupart des recherches de fond furent réalisées dans les années 60 et début 70 par un chercheur du nom de Licklider (1960), qui visualisait alors une relation symbiotique entre humains et ordinateurs. Il voyait dans les ordinateurs plus qu'une machine destinée au traitement de l'information: selon lui, le partenariat, ordinateurs et humains devait favoriser grandement le processus de réflexion et mener à des réalisations plus créatives.

    Les travaux de Sutherland (1963) ont aussi joué un rôle important. Celui-ci est en effet responsable du développement du SketchPad au MIT. Ce système introduisait un certain nombre de nouvelles idées puissantes dont la possibilité d'afficher, manipuler et copier des images représentées sur l'écran et l'utilisation de nouveaux périphériques d'entrée dont le crayon lumineux. En parallèle au développement d'interfaces graphiques se réalisait le dételoppement de système de traitement de texte interactifs. C'est ainsi qu'apparurent bientôt des systèmes d'éditions permettant de créer et de modifier des documents dont l'affichage se faisait directement à l'écran: WYSIWYG. Ces documents étaient ainsi affichés à l'écran exactement comme ils allaient sortir de l'imprimante ce qui constituait une nouveauté dont on disait qu'on ne pouvait se passer une fois qu'on y avait touché...


    Windows: les fenêtres...

    Les systèmes basés sur des fenêtres et la manipulation directe atteignent un marché plus grand encore lorsque Microsoft, quelques années plus tard, introduit son système d'exploitation Windows pour les machines compatibles IBM. Les versions se succédèrent et se raffinent pour atteindre avec la version 3 un marché considérable.

    Les toutes premières versions de Windows ne sont pas très fiables et les utilisateurs d'ordinateurs IBM et compatibles ne les prennent pas très au sérieux, s'acharnant à proclamer la suprématie du DOS. De fait, limité par le DOS lui-même et la structure physique de la machine sur laquelle elles sont implantées, ces Windows ont de la difficulté a rivaliser avec l'aisance et la souplesse de l'interface du Mac.

    Windows 95 confirme à la fois l'importance du marché de Microsoft et installe de nouvelles fonctionnalités dans l'environnement de l'interface graphique. L'interface ressemble de plus en plus a celle du Mac sous certains aspects et prolonge sur d'autres aspects innove en utilisant entre autres le second bouton de la souris (qui n'existe pas sur la souris du Mac) permettant l'utilisation de menus "contextuels". Ce n'est qu'avec cette version que Microsoft mettra en place le concept du bureau et de la corbeille, dix ans après son apparition sur le Mac. La corbeille sera rebaptisée bac de récupération mais la fonction est la même.


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